Saint Aureil

Aujourd’hui, nous avons posé en majesté dans l’atelier Randoline la statue de saint Aureil, qui est, chacun le sait, le saint patron de tous les bourricots, des ânes de race reconnue comme des ânes que l’on prétend communs.

Il se trouve que saint Aureil, dans sa sagesse, a élu domicile au Moyen âge dans un minuscule village du Lot, tout près de l’entreprise (voir l’extrait de carte jointe). Désormais, les yeux tournés vers nos machines, saint Aureil protège l’endroit où nous construisons nos bâts.

Selon la tradition médiévale, Saint Aureil guérit de la surdité, ce qui n’est pas rien dans notre atelier où certaines machines à bois sont très bruyantes et agressent nos portugaises. Mais saint Aureil est également un saint thaumaturge, c’est-à-dire qu’il sait à peu près tout faire. C’est le Castorama des saints du Paradis.

Si on place sa statue dans une étable, il va éloigner les maladies qui s’attaquent aux bourricots. On disait autrefois « Saint Aureil à la maison, vétérinaire à l’horizon ».
Il va également consoler les cœurs brisés « si ton ânesse est partie avec un autre âne, il la fait revenir à la maison ».

Si on place la statue de saint Aureil dans un atelier où on fabrique du matériel pour les ânes, il va tout faire pour éviter à l’artisan les soucis et les souffrances.

Il surveille les planches de frêne qui sèchent dans la grange pour éviter qu’elles ne fendent.
Il s’assure que les 220 volts payés sur la facture arrivent bien jusqu’à la prise de la raboteuse et sermonne les volts fugueurs et certainement païens qui baguenaudent parmi les copeaux.
Il guide nos mains pour que nous éloignions les nœuds du bois de nos lames de scie, tout comme nos doigts.
Il surveille nos bâts dans leur longue vie, afin que chacun garde son équilibre sur le dos des animaux.
Il prodigue au bois l’huile de lin qui lui assurera l’éternité.
Il nous éclaire de ses lumières et nous montre la voie des futurs projets.

Loué soit Saint Aureil