Le coup de feu dans une fête des ânes c’est quand en l’espace de 5 minutes l’espace est envahi par des milliers de badauds.
Sur ces milliers, une dizaine se dirigent d’un pas viril vers le stand Randoline pour poser mille questions sur les ânes et les bâts.
Heureusement sont venus partager le stand nos amis de la Route de la Soie dans les Cévennes, qui nous aident bien.
Et là il faut assurer, faire patienter les uns, grouper les autres pour une démo commune, retrouver les mots allemands perdus pour ensellement-arceau-harnais-avaloire, etc…, essayer de comprendre la purée de patates du dialecte souabe (le pire de tous les dialectes allemands, au dire des Allemands eux-mêmes).
A la fin de la journée, quand s’en vont les derniers visiteurs, vous ne savez même plus comment on dit bonsoir en français…
Alors vous vous dirigez vers l’auberge Zum Post, un splendide bâtiment au coeur du village, vous vous asseyez dans les petites alcôves des Stube, et vous commandez, dans un dernier souffle, des tranches de chevreuil noyés dans la sauce aux champignons, accompagnés de boulettes de légumes et de salades diverses, sous la lumière dorée d’un vin des côtes du Bodensee.
C’est un moment de bonheur absolu quand sans mots, sans traduction, coulent en vous ces saveurs à nulles autres pareilles.