Nous parlons peu de cet article « Baudrier » car la plupart des Escargoliniers préfèrent atteler un bourricot, un poney ou un petit cheval à leur machine.
Certains cependant, qui ont beaucoup péché dans une autre vie, préfèrent tracter eux-mêmes, tout comme on le fait pour une Joëlette.
La personne qui tracte prend alors le nom de « mulet ». Sur une Joëlette on a un mulet à l’avant qui tire et un mulet à l’arrière qui pousse. Sur une Escargoline il y a un ou deux mulets, mais qui se mettent devant la machine, et qui tirent.
Au lieu du palonnier habituel, quand c’est un animal, on positionne l’outil qu’on appelle « Tringlet ». C’est une sorte de brancard fixé à la roue avant de l’Escargoline, et donc les deux manchons viennent se positionner au niveau des hanches du premier mulet.
Il a fallu concevoir un baudrier de traction qui soit très solide, indéchirable, et très confortable pour le mulet. Suivant sa tradition, Randoline n’a pas lésiné sur la qualité et la robustesse. Nous avons copié les larges ceintures de cuir que portaient autrefois les artisans charpentiers et maçons qui manipulaient de lourdes charges. Le baudrier Randoline, large de 12 cm, comporte une double épaisseur de cuir épais rembourré par du feutre à l’intérieur, l’ensemble étant assez rigide pour maintenir le dos, mais assez souple pour ne pas engendrer de frottements. Afin de positionner et de maintenir le baudrier à sa juste hauteur, une paire de bretelles réglables a été ajoutée, avec une jonction dans le dos pour que les bretelles ne tombent pas des épaules.
Un tel baudrier peut durer des dizaines d’années. Il se murmure que sur le chantier de reconstruction de Notre-Dame…, mais nous n’avons pas de preuve…

